Contrairement à ce que son titre pourrait laisser croire, « Introducing The Sonics » n’est pas le premier mais le troisième album du groupe du même nom et son (presque) chant du cygne. Formé comme un groupe instrumental dès 1960 autour du chanteur Gerry Roslie, le quintet originaire de Tacoma (état de Washington) a commencé à enregistrer sur le tard, en 1965 soit un an avant cet album. Une carrière express donc mais quelle démonstration. Maîtres du garage rock n’roll, précurseurs du punk, le groupe n’est jamais avare de grosses guitares, de pédales fuzz et de tempi frénétiques (« Like no other man »). Mais qui dit « garage rock » dit également assimilation parfaite des musiques Noires. De fait les Sonics avaient parfaitement compris et le blues (« I’m a man ») et le rhythm n’blues (« Psycho »). Le fait d’avoir intégré un saxophoniste, Rob Lind, dans leur line-up régulier y était également pour beaucoup comme les giclées d’orgues (assurées par le chanteur Gerry Rosalie) pour ajouter un soupçon de groove psychédélique (I’m going home ») ou le recours occasionnel à un harmonica. Excellents musiciens, ces garçons pouvaient également faire preuve de sensibilité, « Love Lights », « I’m a rolling stone », sans saturation aucune pour apporter un peu de recul et d’équilibre à cet album. Après cet excellent effort, le parcours des Sonics se fera plus erratique et sera marqué de très longues pauses durant les trois décennies suivantes. Aux dernières nouvelles, le groupe existerait encore. Il est en tout cas devenu une référence pour tous les groupes originaires de sa région natale de Seattle et en particulier pour certaines stars du grunge.
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