Classique parmi les classiques, « Talking Book » compte parmi les plus grandes réussites de Stevie Wonder. A l’époque Stevie est un artiste déjà expérimenté puisque ce disque marque ses dix ans de carrière. Mais « Talking book » va propulser Stevie Wonder dans une autre dimension, celle des superstars de ce bas monde. Tout cela grâce à un titre, le sixième sur le disque, « Superstition », probablement le plus gros tube de Stevie. Funky à point, toujours aussi dansant, « Superstition » n’a pas pris une ride en quarante ans. Pourtant, la chanson n’est pas spécialement représentative de l’album dans son ensemble. Disque plutôt langoureux, bénéficiant des synthés moog et arp, révolutionnaires pour l’époque, « Talking book » voit Stevie Wonder passer par différentes étapes. Dans un premier temps celle de l’innocente extase amoureuse : « You are the sunshine of my life », « You and I », « I believe (when i fall in love i twill be forever ». C’est le début de l’histoire. Puis, le ton se fait un peu plus mélancolique, c’est l’heure de la désillusion : l’excellente « Tuesday heartbreak », « You’ve got it bad girl », « Lookin’ for another pure love ». Outre son talent, immense, de songwriter, le disque met également en valeur le, non moins immense, musicien ; plusieurs plages ont été enregistrées par Stevie en solo intégral. Néanmoins, l’album ne se prive pas de collaborations prestigieuses, Ray Parker Jr délivre un solo de guitare d’anthologie sur « Maybe your baby » et, plus étonnant, Jeff Beck apparaît, également à la guitare, sur « Lookin’ for another pure love ». C’était la grande époque du crossover où les artistes étiquetés « rock » n’avaient pas peur de se frotter à d’autres terrains. Superbe album, l’écoute de « Talking book » procure toujours autant de plaisir. Quarante ans après, la chanteuse soul/r n’b Macy Gray livrera sa version personnelle du disque donnant à l’œuvre originale un statut quasi iconique.
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