Le 18 novembre 2017, le rock n’roll a perdu l’un de ses grands guitaristes : Malcolm Young. Car, en matière de guitare, on retient surtout les soli, les capacités à dévaler le manche de haut en bas et on finit toujours par en revenir aux mêmes noms, en faisant fi de cet aspect essentiel de la musique : le rythme. Et là, le meilleur ce n’est pas Hendrix, Page ou Clapton, mais, lui, Malcolm Young et sa fameuse Gretsch « The Beast » JetFire bird. Et tous les éléments étaient déjà là, bien en place, sur ce premier EP de 1974. Dès les premières notes de « Jailbreak », Malcolm étincelle, ce son simple, gras et sale, cette façon sèche de balancer des riffs puissants, le guitariste entraîne tout le groupe dans son sillage, c’est lui qui fournit le bois qui fait avancer la locomotive. Son duo avec son frère guitariste soliste Angus se révèle redoutable (« You ain’t got a hold on me »), les six cordes sont décidément bien plus redoutables lorsqu’elles ferraillent ensemble et non l’une contre l’autre. Et pour couronner le tout, dans le même registre, le bassiste Cliff Williams se révèle tout aussi efficace, ah cette ligne de « Soul Stripper » laisse rêveur, plus de quarante ans après les (mé)faits. Le rythme était vraiment la grande affaire d’AC/DC. Le menu de ce premier EP est des plus simples, du rock n’roll, du blues (« Show business »), carré, efficace, rudement bien envoyé, c’est irrésistible ! La fratrie constitue de plus une sacré paire de songwriters (avec un peu d’aide de l’extérieur quand même) à tel point que les quatre titres originaux sonnent comme des classiques immédiats. Une reprise, survoltée, en pleine descente de speed, de « Baby, please don’t go » conclut les débats en beauté rappelant une fois de plus si nécessaire les racines blues de la chose. Le décès de Malcolm, la mise à l’écart du chanteur Brian Johnson, aujourd’hui il ne reste plus grand-chose d’AC/DC et c’est d’une tristesse sans nom…
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