Autre époque, autre mœurs, il n’était pas rare, dans ces années-là, de voir un même groupe sortir plusieurs albums la même année. Ainsi, 1978 fut une année faste pour les Buzzcocks qui ont sortis leurs deux premiers disques en l’espace de 6 mois, un timing inimaginable de nos jours ! Mais à l’écoute, on comprend un telle impatience, de telles chansons n’attendent pas ! On sent chez le groupe l’envie pressante d’en découdre. Rythmique au cordeau, guitares rageuses, voix étranglées les deux premiers titres (« Real World » / « Ever fallen in love ») sont d’un équilibre remarquable entre une écriture pop assez fine (la semi acoustique « Love is lies » chantée par le guitariste Steve Diggle) et une interprétation le pied au plancher. Chez les Buzzcocks, il n’y a pas que l’amour qui mord, la musique aussi ! Si le groupe s’amuse à prétendre qu’il a encore 16 ans (« Sixteen Again ») et joue à l’avenant, débordant d’enthousiasme, un angle plus sombre point à l’horizon, portant un regard acéré, désabusé, le temps de quelques compositions mélancoliques (« Nostalgia » / « Nothing Left »). Enregistré originellement pour la BBC, « Late for the train », voit le groupe renouer avec son obsession robotique pour le krautrock et conclure ainsi l’album sur une note délicate.
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