Décidément, le hasard fait parfois rudement bien les choses. Le chanteur/guitariste Joel Scott Hill n’avait qu’une maigre expérience, un seul 45 tour enregistré avec son groupe le Joel Scott Hill Trio, lorsqu’il rencontre à Los Angeles le bassiste Chris Ethridge et le batteur Johny Barbata aux pedigrees respectifs nettement plus étoffés (The Turtles, Gram Parsons, les Flying Burrito Brothers). Au terme de plusieurs mois de jams sessions espacées les trois musiciens enregistre cet album, l’unique du groupe ainsi formé sous le nom de L.A. GETAWAY (un petit clin d’œil au fait que le disque ait été enregistré à LA avec des musiciens de passage en ville). Ils sont aidés pour l’occasion de quelques musiciens d’exception : John Sebastian (harmonica), Booker T. Jones et les pianistes Dr John, Leon Russell, Spooner Oldham. Le tout produit sous la houlette du vénérable Paul A. Rothschild. Le groupe constitué accouche d’un album digne des sixties finissantes en Californie, un subtil mélange de rock, de blues voire de soul music, l’orgue de Booker T y est pour beaucoup. Avec ce feeling laid back qui fait tout son charme. Bien qu’enregistré en Californie, l’album sonne comme un disque du sud, avec une touche de la Nouvelle Orleans sur « Chaney Crow », une chanson laissée en cadeau par Dr John, et sur « So Long » signée Allen Toussaint. Cet album est une découverte majeure qui ravira tous les fans de l’époque et de ce son, une véritable petite pépite oubliée par on ne sait trop quel mystère. L’écouter c’est être immédiatement téléporté vers un monde de palmiers géants et de soleil se couchant sur l’océan. Un disque qui vaut vraiment la peine d’être recherché.
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