Unique album de la chanteuse de Brooklyn à être sorti sous son nom, « Make it last forever », longtemps introuvable au point d’être considéré comme culte, vient d’être réédité, agrémenté de sa pochette originale, par le label We Want Sounds. L’attente valait le coup tant le disque marque les esprits. Le râle suggestif, sexy en diable, de la chanteuse qui a débuté par la chorale et le gospel (à dix mille lieues du présent album), y est pour beaucoup tant il trouve l’écrin musical idéal sur ces cinq plages concoctées par le duo de producteurs Greg Carmichael et Patrick Adams. Cinq plages seulement me direz-vous, mais d’une durée variant entre quatre et dix minutes, une longueur de temps préfigurant la musique de danse électronique en même temps qu’elle illustre le glissement progressif de la musique noire du chitlin’ circuit au dance floor. En l’espèce, l’album incarne une sorte d’entre-deux où la rythmique disco/funk n’altère pas l’ancrage profond du chant dans la soul music, la longueur des morceaux apportant un relief et une sensation de transe qui va crescendo au fil que les plages défilent (« It ain’t no big thing ») et que les musiciens creusent méticuleusement le groove un peu plus profondément alors que les titres s’étirent. Magnifique. Une pièce de choix qui devrait naturellement trouver sa place sous le sapin.
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