Enregistré live au Nemu Jazz Inn en 1975, cet album ne comprend que quatre titres. Mais alors quelle odyssée ! Porté par le sens du swing complètement barré et la créativité folle s’échappant des baguettes du batteur japonais, cet effort ne cesse jamais de surprendre, couvrant un large spectre allant du jazz modal, dans l’acceptation la moins classique du terme, au funk. L’intensité dégagée ici impressionne, se ressent dans le moindre coup de cymbale ou de caisse, et emporte l’auditeur. Mais, au fil des performances (car oui, arrivé à ce niveau-là, le terme n’est pas usurpé), tout le sel de l’album se révèle dans le dialogue, voire le combat, passionnant que la batterie ne cesse de livrer au piano acoustique, ou Fender Rhodes, assuré par Fumio Karashima. D’une qualité superlative, la musique capturée ici atteint des sommets. L’auditeur est happé, par le sens de l’improvisation, et par l’étrange hypnotisme, comme si l’auditeur succombait aux assauts de la batterie, se dégageant des compositions au long cours, tournant toutes autour des dix minutes. Les chanceux spectateurs de 1975 ont assisté à bien plus qu’à un concert, mais bel et bien à un moment d’histoire !
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