Il existe bien peu d’informations circulant sur Subversion, septet méconnu et auteur d’un unique album, sorti à l’origine sur le label Pôle. Et sans l’entregent de La Face Cachée, qui n’a de cesse de rééditer ce genre de pépites, il y a fort à parier que ledit album n’aurait jamais quitté les oubliettes dans lesquelles il était tombé. Et cela aurait été fort dommage. Organisée autour du saxophoniste Paul-Jean Gidon, la formation a trouvé une voie originale dans le microcosme rock progressif français de l’époque. Déjà parce que les morceaux sont parfois chantés, démarche qui peut les rapprocher d’Ange, et aussi par la diversité de leurs influences. Au rang desquelles on trouve en premier lieu le jazz, et une bonne dose de groove/swing (« Kaliani »), mais aussi de la pop avant-gardiste électronique (« Rêverie ») flirtant avec le yéyé (« Le Tube de l’été ») et l’easy-listenning (« Mektoub »). Le tout mélangé dans un immense shaker unique en son genre. L’album est tellement diversifié que l’on fini par se demander s’il s’agît bien du même groupe du début à la fin. Et dans l’intervalle, c’est une régalade de virtuosité, où le merveilleux son du piano électrique se mêle aux cordes, guitares et cuivres, pour faire voyager l’âme de l’auditeur à travers le temps, les styles et la mélodie dans un trésor d’inventivité.
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