Cette deuxième livraison du groupe du batteur Gilbert Artman commence de manière tout à fait surprenante avec l’instrumental « Violez l’espace de son réfrigérant ». Titre pour le moins énigmatique qui a néanmoins le mérite de poser les choses de manière paradoxalement assez explicite. Manière de bande originale idoine pour les lecteurs de Métal Hurlant, magazine SF de l’époque, ce deuxième effort se révèle énigmatique, expérimental comme si des deux faces composant le groupe, l’une jazz, l’autre progressive, la deuxième avait pris le dessus. Le diamant à peine posé sur le sillon, c’est un souffle froid, réfrigérant (pour paraphraser le titre) qui sort des enceintes. Une espèce de tourbillon hypnotique servi par le phrasé répétitif des cuivres qui fait vriller les oreilles et retourne le cerveau de l’auditeur. Une impression renforcée par le fait que les titres s’enchaînent les uns après les autres, sans pause, sauf pour retourner le disque. C’est aussi, en creux, le témoignage vibrant d’une époque où la créativité était de mise chez les musiciens qui, au-delà du simple disque, inventait une note après l’autre un monde parallèle. Une utopie, dont on est hélas revenus depuis, bien éloignée des standards uniformisés de l’époque, fussent-ils inventés par une intelligence artificielle ou non.
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