Un peu oublié de nos jours, Sonny Fisher (né le 13 septembre 1931 à Chandler, Texas) a connu une carrière en deux temps. D’abord fulgurante dès 1955 sur le label Starday où il enregistre quelques classiques mineurs (eu égard à leur faible retentissement et non à la qualité musicale de la chose) : « Rockin’ Daddy », « Sneaky Pete » et « Pink and Black ». A la suite d’une querelle avec son label, Fisher claque la porte, tente de lancer sa propre étiquette puis disparaît complètement des radars au début des années 60. Deux décennies plus tard, c’est le label anglais Ace qui retrouve Fisher on ne sait où et sort dans la foulée une compilation de ses premiers enregistrements (« Texas Rockabilly ») complété par un EP totalement inédit. Et puis finalement en 1981 Sonny passe sous les fourches caudines de l’excellent label Big Beat et débarque à Paris où il enregistre le présent album (son tout premier) à l’age de 50 ans, entouré de musiciens français. Excellent disque d’ailleurs, mélangeant feeling et swing énergique, sonnant comme un inédit des années 50 enregistré au fin fond du Texas dans une sorte de délocalisation virtuelle du studio Davout. Et comme d’habitude en matière de rockabilly, les sessions sont infusées de country music (« I miss you Elvis », « Driving my life away »), influence texane oblige, avec en plus une touche jazzy apportée par le saxophone. L’expérience se prolongera en 1982 avec un deuxième disque « Sonny Fisher king of rockabilly », toujours enregistré avec l’équipe de Big Beat avant que Sonny, fidèle à ses habitudes, disparaisse de nouveau. Après un bref retour en Europe, du côté de l’Espagne en 1993, Sonny Fisher décède le 8 octobre 2005 à Houston, sans personne ne sache vraiment ce qu’il a fait de ses dernières années. Ainsi s’achève la trajectoire d’un musicien trop Américain pour l’Amérique et qui a finalement trouvé un petit bout de gloire en Europe…
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