Pour le grand public, le nom de Nicky Hopkins ne dit pas forcément grand chose. La liste des collaborations du légendaire pianiste est beaucoup plus parlante, les Rolling Stones, des années 1960 aux années 1980, mais aussi les Beatles, Kinks, Who, Jefferson Airplane, Jeff Beck Group, Steve Miller Band… L’Anglais est intimement lié à l’age d’or du rock et ce des deux côtés de l’Atlantique. Un carnet d’adresse bien fourni quand il s’agit d’enregistrer un album solo. Musicien de studio aguerri, catalogué « requin », Nicky Hopkins a cependant une discographie en solo famélique, trois albums en tout et pour tout, le dernier sorti en 1976 (« No more changes ») dix ans pile après son premier (« The revolutionary piano of Nicky Hopkins »). Et entre les deux on trouve son chef d’oeuvre, qui nous occupe aujourd’hui, et qui aurait pu lui ouvrir d’autres perspective si lui-même y avait cru un peu plus fort. Nous sommes donc en 1973, Nicky décroche son téléphone et non seulement ses compères des Rolling Stones, Mick Taylor (guitare) et Bobby Keys (saxophone) rappliquent mais aussi George Harrison (sous le pseudo George O’Hara), Ray Cooper (percussionniste d’Elton John) et Klaus Voormann (le bassiste de Can). Excusez du peu ! Et tout ce beau petit monde est au service d’un répertoire assez solide, signé de la plume de Nicky himself avec l’aide de Jerry Williams. Comme on pouvait s’en douter c’est le piano qui taille la part du lion, rapprochant ce disque du travail des autres grands pianistes de l’époque Leon Russell (en moins country) ou Elton John. Les ambiances sont assez variées, l’instrumental « Sundown in Mexico » qui ouvre les débats semble être inspiré par les grands compositeurs classique, influence assez commune chez les pianistes. On y trouve même quelques tubes pop « Dolly » ou uptempo plutôt rock, l’enlevée « Speed on ». Quand à « The Dreamer », elle rappelle ses anciens compagnons de jeu, les Beatles, par la richesse de ses arrangements à base de cordes et de cuivres et « Banana Anna » est un autre grand moment de rock n’roll, marqué du sceau des années 1950. Un album très réussi malheureusement assez rare et qui mérite d’être recherché. Quant à ce pauvre Nicky, il est décédé à l’age de 50 ans en 1994.
No Comments