Acteur et collaborateur de l’atelier des Beaux-Arts, Vasco Gasquet a compilé dans cet ouvrage 500 affiches sérigraphiées illustrant le printemps 1968. Plusieurs thèmes s’opposent au fil des pages. L’ordre tout d’abord, souvent représenté sous les traits d’un policier casqué, masqué, déshumanisé, le bouclier dans une main et la matraque dans l’autre arborant parfois le symbole SS. Aux forces de l’ordre s’opposent la foule, la jeunesse, le monde ouvrier ou paysan. Leurs symboles sont des outils de travail (la clé à molette) ou la caractéristique usine avec verrière en dents de scie et haute cheminée. Au delà des symboles, le livre plonge le lecteur dans le passé au point de le faire revivre sous nos yeux. Si certains slogans ont vieillis (« Jouis sans entrave ») d’autres résonnent avec une cruelle actualité à nos oreilles (« Nous sommes tous des Juifs Allemands », « Les frontières on s’en fout »). Ce livre a ceci de particulier présentant des illustrations appartenant au passé mais, hélas, d’une vérité toujours aussi criante, illustrant pour le meilleur et le pire aussi l’évolution de la société. Un seul regret, toutes les sérigraphies sont reproduites en noir et blanc. Le rouge, caractéristique de la révolte et le bleu symbolisant l’ordre policier, souvent utilisés à l’époque, manquent cruellement.
500 affiches de Mai 68 de Vasco Gasquet
Éditions Aden
203 pages, 20 euros.
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