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Chris Spedding

September 23, 2016

Dans le genre de musiciens attachants, qui ont plus effleuré la gloire du bout des doigts que réellement touchée, Chris Spedding se pose là. Dans le Londres des 70s/80s, alors que Jimmy Page s’était retiré des affaires pour se consacrer à Led Zeppelin, Chris Spedding a été le roi des musiciens de studio. Une période où, dans l’ombre, il a enregistré avec quelques superstars mondiales (Elton John, Paul McCartney, Bono, des gens de ce calibre excusez du peu), il serait également le responsable des guitares sur l’album des Sex Pistols. Entre deux sessions, Chris a également enregistré une poignée d’albums en solo, autant de disques attachants qui ont eu du mal à percer auprès du grand public. La présente compilation offre un résumé exhaustif de la carrière solo de Spedding entre 1976 et 1980 à une époque où il se consacrait à une forme de rock n’roll assez terrienne, le blues et le rockabilly ne sont jamais bien loin, paradoxalement plus proche des Etats-Unis que de son Angleterre natale. Le musicien donne également sa propre version du punk via sa participation au groupe The Vibrators (n’oublions pas qu’il a fricoté avec les Cramps et les Sex Pistols), mettant plus l’accent sur l’énergie que sur la violence. De ces 24 titres on retient une appétence certaine pour les chansons de route et/ou de moteurs (« Motor Bikin », l’inénarrable « Jump in my car », « Roadrunner »). On appréciera surtout son toucher de guitare fin et délicat, sa science du solo, recyclant avec subtilité blues, rockabilly et surf music, ses glissés magiques. Ses chansons sont autant de petits trésors cachés accrochant l’oreille dès la première écoute, dans un style intemporel, indémodable dont il est impossible de se lasser (« Hurt by love », « Bored bored », “Hey miss Betty”). Simple et modeste, mais fondamentalement attachant. Un grand musicien à (re)découvrir.

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