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Akiko Yano : « Gohan Ga Dekitayo » (1980)

May 7, 2020

Ah, les méandres de la pop japonaise ! La réédition de ce copieux double album de la chanteuse, à l’époque également claviériste du Yellow Magic Orchestra, nous donne l’occasion de nous replonger dans lesdites méandres. Et l’expérience se révèle surprenante. Petit détail, qui n’a rien d’anodin, le disque a été, en partie, enregistré au mythique studio Sound City de Los Angeles, et cela s’entend ! Le son claque et convient à merveille à la pop ligne claire de la chanteuse à la voix haut perchée, comme une cousine nippone de Kate Bush. On retrouve un peu de la Britannique également dans l’approche musicale, maniaque et à la précision millimétrée. Quiconque s’intéresse à la pop japonaise de l’époque, le début des années 1980, doit composer avec un certain kitsch, renversant quand il est mélangé à la langue française (cf. « Les Petit Bon Bon » ; faute d’orthographe d’époque incluse), venu des synthés eighties, mêlé avec une grandiloquence et un sens de l’emphase typique de l’archipel. Et cela fonctionne car lesdits synthés sont mélangés avec des soli de guitares telluriques dignes du hard-rock de l’époque (la fascinante « Zaikungtong Shonen »). Sur un plan plus délicat, Yano livre également quelques merveilleuses ballades (cf. « Coloured Water ») aux sidérants arrangements électroniques (« High Time » ; « Dogs Awaiting… ») que les producteurs d’aujourd’hui se damneraient pour reproduire. Une curiosité attachante.

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