Sorti à l’origine en 1983, l’unique album d’Anubis se situe dans un espace temps bien particulier, le début des années 1980, alors que l’esthétique qui allait définir, pour le meilleur comme le pire, la décennie à peine entamée n’était pas encore bien définie. Ainsi va la musique d’Anubis (du nom d’un dieu funéraire de l’Egypte antique) située au confluent d’influences contraires. Est-ce du rock progressif ? Du hard rock ? Du métal ? Rien de tout ça et un peu tout en même temps. Les voix haut perchées, le chant choral et la volonté mystique qui s’échappe, plus ou moins, des paroles au sens cryptiques (ou du moins le peu que l’on arrive à en saisir cf. « Jouez la préhistoire du futur » ; « Anubis (moyen age puissance quatre) ») et l’ambiance générale trahissent les influences des années 1970, la volonté du groupe d’entraîner l’auditeur dans son odyssée («Génération électrique »). On pense un peu à Magma même si la forme choisie par Anubis change radicalement. Car au-delà du délire en quête de sens, l’album est aussi précurseur du hard rock, le groupe contrebalançant ses ambiances éthérées, à la flûte et au synthés (cf. « Palais sans porte » qui rappelle « Stairway to heaven » de Led Zeppelin ; « Anubis ») par de brutales attaques de guitares (« Echec et mat », la prophétique (l’ordinateur vous connaît) in « Enfants de quatre-vingt-dix ») et des solos ravageurs qui, soyons honnêtes n’ont pas toujours bien vieillis, un tantinet kitsch aux oreilles d’aujourd’hui (« Jouez la préhistoire du futur »). Ah, 1983 toute une époque ! Qui revit aujourd’hui grâce au magnifique travail de réédition vinylique effectué par La Façe Cachée, un disquaire indépendant de Metz devenu un label au labeur précieux.
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