Au début des années 1990, orphelin de son groupe Queen et de son chanteur Freddie Mercury (décédé en 1991), le discret Brian May reprenait le fil de sa carrière solo intermittente, entamée dix ans plus tôt, même si le présent disque est souvent considéré comme son premier véritable effort en solo. L’ombre du chanteur disparu plane sur l’album qui commence de manière cérémonieuse avec l’instrumental « The Dark » poursuivie avec « Back to the light ». Ainsi de l’ombre à la lumière se dessine la trajectoire de l’album où Brian May semble surtout à la recherche de réconfort, émulant le son hard rock 1980s de Queen (les fans ne seront pas désorientés) abandonné par le groupe au fil des années. Une démarche nostalgique de la part du guitariste qui fait montre de sa virtuosité habituelle mais sur un ton plus dur que dans Queen, flirtant à l’occasion avec le heavy-metal. Un pari difficile à assumer pour Brian May, guitariste brillant (il est déchaîné ici) mais chanteur manquant de coffre. Le disque a vieilli de manière aléatoire, l’amalgame avec les cordes ou le chœur lyrique semble aujourd’hui terriblement daté alors que les clins d’œil au blues ou à la country nous ravisse encore. Sans parler du tube « Driven by you » composé à l’origine pour une publicité Ford (et cela s’entend, hélas). Mais, en creux, l’album souligne surtout l’importance du guitariste au sein de Queen dont le son reposait essentiellement sur les six cordes de sa guitare. Une impression persistante d’écouter ainsi des inédits plutôt faiblards (surtout les balades comme « Too much love will kill you ») nous poursuit tout au long de l’écoute. Mais cela reste néanmoins un album plaisant et agréable, par moment.
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