Un flash pour commencer. Eté 2021, une exposition consacrée aux Rolling Stones se tenait au Stade Vélodrome de Marseille. La batterie de Charlie Watts, belle, rutilante, trônait au milieu, en plein centre, de la première salle de l’exposition. Charlie Watts venait à peine de décéder quelques semaines plus tôt. L’émotion était palpable. Alors que l’on fête ces jours-ci (le 24 août prochain) le deuxième anniversaire de sa disparition, une anthologie de grande ampleur (22 titres) revient sur la passion de sa vie : le jazz. Un pas de côté, mais essentiel, pour le batteur qui a imprimé le rythme des Rolling Stones pendant cinq décennies, lui qui, si l’on en croit la rumeur, a toujours détesté la musique de son groupe, lui qui, lorsqu’il s’est agi de remplacer le démissionnaire Bill Wyman en 1993, a porté son choix sur Darryl Jones, un ancien musicien de Miles Davis. Bien plus encore que le rock’n’roll, dont il était une star, le jazz aura rythmé la vie de Charlie Watts, une discipline qu’il aura pratiqué à un très haut niveau tout en gardant la fraîcheur et la modestie d’un simple passionné. Il suffit de voir son immense sourire sur la sublime photo d’Anton Corbjin ornant la pochette. Un bien bel objet que cette anthologie, un digibook contenant deux cds et un booklet, revenant sur son parcours de jazzman débuté en 1986 par des reprises de Benny Goodman ou Charlie Parker en quintet, jusqu’à son monumental orchestre comprenant, deux bassistes, un vibraphone et 12 trompettes ! La sélection revient également sur cet intriguant projet de 2000 avec Jim Keltner qui voit les deux rockstars se confronter à l’électro swing. Enfin, trois titres inédits viennent compléter cette très large et excellente sélection au sens du swing consommé.
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