Il n’y a pas à dire mais sans l’excellent label Born Bad, nos stéréos seraient bien plus fades. Après un premier volume sorti en 2016 (chronique ici) Chébran (série à laquelle il convient d’ajouter celle des Wizzz pour être exhaustif sur le travail d’exhumation du label) est de retour avec un deuxième volume destiné à faire swinguer les enceintes. Une collection d’incunables improbables (le « funk rap » de Phil Barney!) qui, enfin on l’imagine, devait constituer la bande originale accompagnant les nuits éclairés au néon du Métropolis, la célèbre boîte géante de la banlieue parisienne dans les années 1980. Cette nouvelle compilation se veut plus exotique mettant l’accent sur le moyen-orient, l’Afrique et le Maghreb pour une série de groove orientaux infusés au rap naissant dans ces années là (une maladresse touchante se dégage des textes balancés entre roue libre et embardées). Une autre séquence du disque se veut plus électro-funk (« Ta face préface » Brigitte et Michot), brute et directe, à base de synthés kitsch (datés mais curieusement irrésistibles) de basses énormes, de guitares jouées en cocottes dans les aigus et de batteries criardes. Une collection festive et enthousiaste d’où se dégage surtout deux pépites : « Cairo Connection » du mystérieux Philippe Chany et « Lipstick » de l’intriguant JM Black.
No Comments