Songwriter plutôt méconnu, Duncan Browne est né en 1946 en Angleterre. Son deuxième effort, éponyme, sort en 1973 cinq ans après un premier disque tombé dans l’oubli faute d’un succès notable. Ce deuxième album commence de manière assez étrange avec « Ragged Rain Life » titre hybride, un peu bancal avouons-le, entre guitare folk et un arrangement rock progressif qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Le reste de l’album est beaucoup plus classique et s’articule autour de la guitare folk de Duncan. Guitariste autodidacte, Browne a développé un style tout à fait personnel fait d’arpèges, joués aux doigts, sans médiator, évoquant la guitare classique (celle jouée avec des cordes en nylon) voire le flamenco. Sobrement produit, l’album montre Duncan sous un jour intime, avec seulement quelques cordes pour accompagnement, dégageant une mélancolie vénéneuse. En effet il y a quelque chose de profondément britannique dans ce disque qui n’est pas sans rappeler ses contemporains Nick Drake ou Al Stewart. Ce contexte dépouillé sied particulièrement bien à la voix de Duncan, extrêmement mélodique, dans laquelle se niche un soupçon de spleen au fond de la gorge. Le blues acoustique « Journey », évoque Dylan et fait un peu figure d’exception dans ce paysage so british. Autres grandes réussites « Babe Rainbow », un peu plus produite, avec un piano du plus bel effet et « Cast no Shadow » au piano solo avec un chant assez haut perché, parfois proche du murmure. Après la sortie de ce disque, Duncan Browne mettra sa carrière solo entre parenthèse jusqu’à la fin des années 70. Deux autres disques sortiront en 1978 et 1979. Son ultime album verra le jour en 1986. Duncan Browne décédera d’un cancer en 1993.
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