Reprenant le titre de son album de 1977, Elliott Murphy, aussi belle plume (cf. « Marty May ») qu’excellent chanteur, nous raconte « une histoire américaine », la sienne. Celle d’un auteur/compositeur à qui on promettait monts et merveilles à la sortie de son premier album « Aquashow » (« Elliott Murphy is going to be a monster » proclamaient les publicités dans le métro new-yorkais en 1973), un « nouveau Bob Dylan » pour qui tout est allé de travers, commercialement parlant. Auteur fin et lettré, « Gatsby le magnifique » de F. Scott Fitzgerald en livre de chevet, Murphy, auteur d’une trentaine d’albums et d’une poignée de romans n’a, inexplicablement, jamais rencontré le succès sur sa terre natale, contrairement à ses potes Bruce Springsteen et Lou Reed. Une désillusion qui l’a amené vers l’Europe et Paris où il vit depuis trente ans et régale le public du New Morning toutes les années sans COVID pour fêter son anniversaire. Ainsi, cette autobiographie est autant une descente en spirale infernale dans la drogue et l’addiction dans les années 1980 depuis sa première ligne de coke sous l’égide de David Bowie, aux emplois de secrétaire juridique occupés pour payer le loyer ; que celle d’une renaissance européenne, continent qui lui a enfin permis de vivre de sa musique. A 70 ans, Elliott Murphy fait le bilan, raconte son histoire, une histoire américaine.
Editions du layeur, 303 pages
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