Redécouvrir l’unique album du trio de nos jours, c’est comme partir en virée dans les rues aussi sales que surchauffées du Spanish Harlem du début des années 1970. Grimpons à bord de notre Chevrolet Impala, les vitres sont baissées, l’auto-radio cassette est à fond et les sons rentrent en collusion les uns avec les autres : les percussions latines en fusion se confrontent à la guitare fuzz psychédélique – stupéfiant « Electric Latin Soul », titre qui résume à lui seul toute l’envergure du groupe – et garage (sublime « Guajira Sicodélica ») ainsi qu’au chant en espagnol vernaculaire, pour la crédibilité street. Le tout est emprunt de l’environnement multi culturel, mais aussi de l’énergie, voire de la rage qui habite les percussions, typique qui habite les groupes issus de Big Apple, qui verra naître le punk au CBGB quelques années plus tard. Le chant s’élève au-dessus de la mêlée en fusion, telle la voix d’un prédicateur des rues lorsque le chanteur se risque à l’anglais (« Everybody’s got soul »). Un trip comme seul la redécouverte de ces perles oubliées ne peuvent nous en fournir.
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