En un sens, les Flying Norwegians ont évolué en suivant les modes. L’écoute de ce deuxième effort (après un formidable premier disque) reflète bien la période durant laquelle il a été enregistré, au mitan des années 1970. Un synthé, discret et mélodique, le tout a plutôt bien vieilli, fait son apparition et enlumine les compositions. On sent le changement d’époque arriver. Armé d’excellentes compositions le groupe poursuit sa route et rêve toujours des Etats-Unis, délivrant au passage quelques perles folk/country que n’auraient pas renier les Eagles (les ballades doucereuses « Turn the page », « Taste of money ») ou Gram Parsons (quand la formation vire franchement roots, les bottes dans la boue, banjo et violon à l’appui cf. « Let’s walk to the river ») et qui sont, aujourd’hui, autant de bijoux cachés à redécouvrir d’urgence. A cette acoustique délicate s’agrège un aspect plus pop, dans la lignée de Big Star, qui ouvre l’album avec « Crazy eyes go blind », à la mélancolie aussi prégnante que celle du regretté Alex Chilton, que l’on ressent dans cette voix traînante (« Evening Prayer »). Un superbe album, en forme de trait d’union entre deux cultures, un témoignage d’une époque révolue qui a particulièrement bien vieilli et n’a rien perdu de son acuité aujourd’hui (« Wounded Bird »). Même blessé, l’oiseau ornant la pochette continue de faire planer très haut l’auditeur. A redécouvrir.
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