A bien des égards, le parcours du chanteur/guitariste/comédien restera bien mystérieux. Tout d’abord avec cette faconde je-m’en-foutiste revendiquée (cf. les paroles de « Merde in France », pas évidentes à assumer) matinée d’humour second degré. Ah l’humour, l’arme secrète de Dutronc, pour épingler les travers de ses contemporains d’une part (cf. « Les Cactus » ; « Les Playboys »), mais aussi comme une manière de se cacher, de se protéger peut-être. L’homme a pratiqué toute son existence durant un art de vivre bien à lui, refusant de mener de front musique et cinéma, délaissant totalement l’un au profit de l’autre, une exception dans l’hexagone, cachant son professionnalisme en donnant l’impression de ne rien prendre au sérieux, un dilettantisme purement de façade, sa carrière n’aurait pas été aussi longue sans un minimum de travail… Un mystère donc, que Dutronc, le titi parisien de naissance, cultive savamment depuis sa retraite corse sur laquelle revient cette passionnante biographie (préfacée par son fils Thomas), l’une des rares consacrée au chanteur, par ailleurs pionnier français du rock garage/psychédélique, un véritable bout de patrimoine, si précieux à nos oreilles…
Frédéric Quinonero, « Jacques Dutronc, l’insolent », Editions de l’Archipel, 361 pages, 21 €.
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