A peine le 33 tours posé sur la platine, c’est un impressionnant mur de guitares qui se dresse devant les oreilles de l’auditeur. Comme le titre l’indique, nous sommes en 1988 et à Longwy, à quelques encablures de la frontière belge, six jeunes musiciens inventent le futur. Sous influence musicale, les noms de Sonic Youth et de Big Black reviennent souvent, le groupe s’applique à déconstruire tout ce qui a été fait avant. Le choc esthétique est à peu près équivalent à celui qui a accompagné la découverte de « Loveless », l’album de My Bloody Valentine sorti trois ans plus tard. Le frisson à l’écoute est le même. Comme l’impression que l’axe de rotation du disque s’est décalé et que, de ce fait, quelque chose cloche avec l’appareil. Les guitares saturées dissonantes accompagnent le martèlement de la batterie, l’alternance entre le hurlement guttural masculin et le chant étrangement détaché de la voix féminine est surprenant. Extrême et assurément en avance sur son temps, quelque années plus tard, au cœur des années 1990 ce son sera devenu la norme esthétique. Il est presque normal que l’album n’ait pas pris une ride, il n’a jamais coché aucune case. Intemporel.
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