Formé à Londres dans le tourbillon de la fin des années 1960, Horse, sur son unique effort, conjuguait hard rock, heavy metal et envolées psychédéliques. Fricotant avec l’occulte, le groupe vantait le « Sacrifice » ; comme l’indique le titre, l’album est réservé aux esprits tordus ! Quarante ans après les faits, tout ce cirque satanique prête plus à sourire, le grand méchant loup ne se cache décidément pas dans les sillons d’un album. Plus proche d’un Black Sabbath que du grand barnum hippie, Horse se distingue par un son tranchant et lourd recyclant habilement les plans hérités du blues (« Lost Control ») pour mieux les propulser dans une forme musicalement relativement inédite pour l’époque. Le quatuor formé par Rod Roach (guitare), Adrian Hawkins (chant), Colin Stranding (basse) et Ric Parnell (batterie) s’y entendait pour faire chauffer les amplis, l’album est cocktail explosif de guitares incendiaires et virtuoses, le pied à fond dans la wha-wha (« Gypsy Queen »), mais savait aussi compenser la violence par des envolées mélodiques (« To greet the sun ») et lyriques le temps d’un même morceau (« The Journey »). Voici un groupe capable de chanter aussi bien la panique générale (« See the people creeping around ») que l’amour dans un climat de béatitude hippie (« And I loved her ») guitare folk à l’appui (« Heat of the summer »). Agrémentée de six inédits, voici une réédition bienvenue, certains pressages d’époques dépassant les 500 euros sur le site spécialisé discogs.
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