En compagnie de ses compères Paul Collins et Peter Case, Jack Lee fût au sein du trio The Nerves une figure majeure de la pop californienne des années 1970. The Nerves, formés en 1975 à Los Angeles, à été un groupe mythique, parce qu’il a été le pionnier d’une certaine esthétique indé DIY et précurseur, annonciateur de la power pop. Las, le groupe s’est dissous, dès 1978, avant même d’avoir enregistré un album. Insulte suprême, leur chanson « Hanging out on the telephone » deviendra un tube dans sa version, quasi-identique à l’originale, reprise par Blondie. Le grand public qui a fait un triomphe à la reprise de Blondie savait-il que l’auteur de la chanson était Jack Lee ?
C’est un peu l’histoire d’un looser magnifique, ils sont quelques-uns comme ça (Alex Chilton étant une autre figure marquante) sans qui l’histoire du rock n’roll ne serait pas la même… Mais revenons un instant à notre ami Jack. The Nerves splittés, Jack s’est lancé dans une carrière solo aussi discrète que peu prolifique. Son premier album solo, ironiquement intitulé « Jack Lee’s greatest hits volume 1 » (sur lequel on retrouve « Hanging on the telephone ») sort en 1981 et c’est une petite merveille power pop, annonciatrice de The Knack (« My Sharona ») et autres Weezer, 27 minutes de bonheur. Oui, vous avez bien lu, 27 minutes, Jack excellant dans ces formats très courts, certains titres atteignant à peine les deux minutes. Ces chansons sont comme une explosion rock n’roll, un shoot d’énergie duquel exhale un fort parfum californien, estival et enjoué (« I’m gonna have fun », « Good Times », « Give me some time »). Dans la foulée des années 1970, encore très présentes dans l’esthétique du début 80s, Jack Lee sort un album à forte teneur énergétique, batterie ultra véloce et à fond les guitares, c’est bon et ça fait du bien, le résultat n’a pas pris une ride !
Après un silence de quatre ans, Jack Lee refait surface en 1985 avec un album éponyme, qui reste à ce jour son dernier disque en date. Le changement d’époque se fait sentir et Jack colle comme il peut à cette nouvelle ère pour un résultat ambivalent. S’il a toujours de beaux restes (« Why am I so lonely ? », « Play with me »), la majorité des titres de ce deuxième album sont par trop ampoulés, (« Somebody else to love », « Between two people », « From time to time »). La belle énergie des débuts semble dissolue dans l’époque, ses batteries trop fortes et ses relents synthétiques (« Time machine »). Globalement ce deuxième album souffre un peu plus de l’outrage du temps que son prédécesseur. Et c’est donc sur cette note mitigée que l’on a laissé Jack, ce dernier restant reclus et invisible, aucun album depuis trente ans. C’est dire si cette anthologie était nécessaire et attendue, les albums de Jack Lee n’ayant jamais été réédité depuis l’époque de leur sortie, totalement inédits en format cd.
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