Relativement peu connu de ce côté de l’océan Atlantique, Ken Nordine est un personnage très célèbre aux Etats-Unis. Animateur de radio, doubleur (l’autre grande star du genre était le regretté Don LaFontaine), Ken Nordine a prêté sa voix à des centaines d’heures d’enregistrement pour la télévision, la radio et le cinéma mais également des albums de jazz, la série « Word Jazz » débutée en 1955, il collaborera également avec le Grateful Dead, raison pour laquelle on s’intéresse à lui aujourd’hui. Comme le veux le célèbre adage, vous ne connaissez ni son nom, ni son visage mais sa voix vous sera certainement familière. De fait, la voix est bien ce qui fascine le plus chez Ken. Assez étonnant dans la mesure où ce type n’a jamais chanté une seule note de sa vie… En effet Ken récite. De sa voix de stentor, Nordine raconte des histoires mystérieuses sur fond de jazz, une démarche qui inspirera beaucoup Tom Waits par la suite. Le timbre grave et profond de Nordine est particulièrement efficace dans les basses et hypnotise littéralement l’auditeur. Mais l’extase c’est lorsque Nordine parle d’amour, l’album « love words » (1958) est la bande son idéale pour se faire des câlins en amoureux… A l’écoute de la voix de Ken Nordine, l’auditeur est immédiatement transporté dans un monde étrange, un peu comme visionner un film sans image où le son véhicule les émotions et permet de s’imaginer son propre film. Sa voix est un voyage…
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