Trois ans avant sa disparition, Laura Nyro (1947-1997) arpentait les scènes japonaises dans une configuration peu ordinaire puisque la chanteuse/pianiste était pour l’occasion uniquement accompagnée d’un trio de choristes aux voix célestes. Centré uniquement autour de la voix, et des mélodies lumineuses au piano composées par la chanteuse, l’enregistrement se révèle terriblement humain avec tout ce que cela suppose de fragilité. Un sentiment encore renforcé par le momentum, si particulier, puisque la chanteuse est alors au crépuscule de sa vie, de sa carrière et de son art. D’où ce paradoxe ubuesque, alors que les voix aériennes s’envolent et planent très largement au-dessus des contingences terrestres, dans un geste d’une musicalité extrême (cf. « Louise’s Church »), les textes de Nyro restent empreints d’une mélancolie prégnante, héritée des tourments intérieurs qui n’ont, hélas, jamais quitté la musicienne. Il nous reste ce disque, beau et délicat, évoluant sur un fil particulièrement émouvant.
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