Premiers symptômes francophones d’une scène naissante devant autant au punk (pour les paroles -La tour Eiffel, la tour Montparnasse, la corde ou le gaz in « Adieu Paris ») qu’à la new-wave balbutiante, Les Fils de Joie, actifs depuis 1978, se sont séparés en 1986, précisément l’année ou devait sortir ce premier album qui voit finalement le jour aujourd’hui. L’occasion est idéale pour fêter les 40 ans de leur premier 45 tours « Adieu Paris » (1982). Francs-tireurs invétérés les Toulousains ne cochaient aucune case ou plus exactement plusieurs cases à la fois. Rock’n’roll rageur (« Encore une fois dans l’Ouest » dont les paroles citant Tarantino trahissent l’écriture postérieure ; « Ultime Pogo »), pop new-wave classieuse (« Encore et Encore » ; « Comme un animal ») sans oublier l’humour noir et le second degré des paroles (« Le bon Dieu n’a pas voulu de moi ni le Diable non plus, alors je suis revenu ») touchées d’une grâce poétique (« Des rimes et des barbituriques, des poèmes épileptiques » en hommage à Ian Curtis). Comme un polaroid nostalgique, et d’une certaine manière typique de cette époque de grande liberté musicale ou pop cohabitait avec ska et reggae (« Tonton Macoute »), l’album nous arrive comme un miracle sauvé des ravages du temps. Le tout a très bien vieilli.
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