La pochette, celle très classe en version vinyle de leur premier album « Metro Music », laisse imaginer un groupe funk urbain. Eh bien pas du tout ! Formé à Toronto en 1977 dans le milieu étudiant des arts visuels, le groupe comprenant non pas une mais deux Martha, qui de plus chantaient toutes les deux, se voulait une réponse canadienne à la new-wave britannique et américaine. Martha and the Muffins avait pourtant de sérieux arguments qui auraient pu (dû ?) leur permettre d’accéder à ce destin. Tout d’abord le talent de songwriter du guitariste Tim Gane, auteur de pop songs catchy de trois minutes la fabuleuse « Echo Beach » ; « Hide and Seek » réinventant les sixties. Ensuite un line up assez original ou se distingue un saxophone (toujours assez rare en matière de rock) et prédominé par les guitares (cf. « Monotone »). Les synthés (joués par Martha « #2 » Johnson) restant assez discrets, dans le fond, ce qui fait que la musique a d’une manière générale plutôt bien vieillie. Et puis enfin une chanteuse de grande classe en la personne de Martha « #1 » Ladly. Hélas, cette dernière quittera le groupe assez rapidement, préférant l’université à la vie de pop star. Les Muffins avaient réussi la gageure d’adapter à la couleur du jour (le début des années 80) deux décennies de pop music, le chant à deux voix (le couple formé par les Marthas) rappelait les girls groups des années 60 et l’énergie du groupe venait du punk. Le tout produisait un pop music racée et accrocheuse parfois traversée d’éclairs nostalgiques (« Sinking Land »), baroques « Cheesies and Gum » ou électriques : « Revenge » ; « Motorbikin’ » reprise de Chris Spedding. Martha and the Muffins a connu une carrière météorique : deux albums sortis en 1980, le premier « Metro Music » en février, le deuxième « Trance & Dance » au mois de septembre. Puis le chant du cygne du groupe « This is the ice age » sorti en 1984 avec une nouvelle chanteuse Jean Wilson. Le groupe s’est séparé peu après cette dernière sortie. La présente compilation reprend l’intégralité de « Metro Music » ainsi que sept plages issues des albums suivants.
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