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Neil Young : « Hitchhiker » (1976)

September 27, 2017

A bien des égards, la discographie de Neil Young s’apparente à un labyrinthe, exigu, aux nombreuses zones d’ombres. Un corpus aux ramifications multiples, drapé d’un voile mystérieux, témoignage d’un parcours finalement assez chaotique. On y trouve des classiques, chef d’œuvres certifiés et indépassables (« On the beach », « Harvest », « After the gold rush »), des disques incompris (« Trans ») et des échecs (et il y en a eu dans les 80s…). Enregistré en une nuit, au cœur de l’été 1976, « Hitchhiker » appartient quant à lui à la catégorie des albums fantômes. Ces disques jamais officiellement sortis, dont certaines pistes ont été reprises ailleurs, et inépuisable source de fantasmes chez les nombreux fans du Canadien. Mais avant de s’attaquer au cœur du sujet, une petite mise en perspective s’impose. En cette année 1976, Neil Young se trouve, comme c’est assez souvent le cas dans sa carrière, entre deux eaux, alternant l’excellent (le magnifiquement crépusculaire « Zuma » sorti en 1975) et l’anecdotique (« Long may you run » avec l’éphémère Stills-Young Band qui scelle les retrouvailles avec Stephen Stills). Enregistré au débotté en compagnie du fidèle producteur David Briggs, « Hitchhiker » place l’artiste face à lui-même, le solo intégral. Pas d’effet de manche, d’artifice illusoire, ni le moindre oripeau pour sauver le coup. Une voix, une guitare acoustique (ou plus occasionnellement un piano) et c’est tout. Le test ultime. La qualité d’écriture de Neil à cette époque et sa voix de tête suffisent a transformer cet happening improvisé en moment d’éternité, mettant en valeur l’exceptionnelle qualité du répertoire de l’artiste. On y trouve quelques inédits (« Hawaii », « Captain Kennedy »…) et beaucoup de titres que l’on retrouvera ailleurs, sous une autre forme (« Pocahontas », « Powderfinger », « Human Highway », « The Old country waltz »). L’écoute de l’album s’avère, forcément, émouvante. Une time-capsule, un moment suspendu, au cœur de l’été 1976, capté pour l’éternité…

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