Réhabilitons Nino Ferrer ! Dingue de jazz, de rhythm n’blues et de soul, Nino Ferrer fût l’un des plus dignes représentant d’une chanson française avec beaucoup de groove et de swing à l’intérieur. La preuve tient dans les 21 titres de la présente compilation, particulièrement intéressante puisque les plages y figurant, ainsi que les photos illustrant le livret, ont été sélectionnées par son regretté auteur. A son écoute, l’auditeur se retrouve transporté dans un univers loufoque où l’on perd son chien (« Mirza »), ou les pique-niques virent à la catastrophe (« les cornichons ») et où le téléphone sonne dans le vide (« le téléphon »). De l’humour, du second degré, ce qui embêtait un peu Nino assez mal à l’aise avec cette image de “chanteur rigolo” et qui se vengeait en composant des mélodies parfois assez mélancoliques… Niveau musique, Nino Ferrer s’inspire meilleur des musiques noires américaines et cela s’entend. Les mélodies n’ont pas pris une ride, bien servie par une instrumentation aux petits oignons avec beaucoup d’orgues et parfois des cuivres. Et des rythmiques swinguantes à souhait. Ferrer était aussi un excellent chanteur, plein de feeling, à la voix mi-grave/mi-éraillée et très à l’aise dans les registres jazz (« Le Millionnaire ») ou ryhthm n’blues (« Je veux être noir » ; « Oh ! Hé ! Hein ! Bon ! »). Il n’y a rien à redire, à l’époque c’était bien…
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