Membre d’un triangle qui comprendrait Tom Waits et Chuck E. Weiss (sur lequel on reviendra certainement un jour) avec lesquels elle vivait une vie de bohème au Tropicana Motor Hotel sis à West Hollywood, Rickie Lee Jones sort son premier effort en 1979. Un album plein de charme qui se partage entre deux ambiances principales, d’un côté des titres swing immédiatement accrocheurs influencés par le jazz et de l’autre des ballades, peut-être la facette du disque qui a un peu moins bien vieillie. L’album s’ouvre de la plus belle des façons avec « Chuck E’s in love » (le fameux Weiss dont on parlait en début de chronique), un titre comme on les aime, porté par une guitare folk et un rythme endiablé, en résumé un tube naturel ; dans le même style n’oublions pas « Wiesel and the white boys cool », six minutes de swing. Entre autre réussite notons également « Easy Money », titre dépouillé avec contrebasse (toujours une marque de bon goût la contrebasse) et vibraphone sautillant : irrésistible. Trois minutes seize de bonheur. Et que dire de « Danny’s all-star joint » et de sa ligne de piano chaloupée ? Un coup d’œil sur les notes de pochettes nous apprend qu’un certain Mac Rebennack (aka Dr John) a participé aux sessions, difficile de ne pas y déceler sa patte typiquement néo-orléanaise. Et la mélancolie de « Company » avec orchestre à cordes ? Et le blues de fin de soirée « After Hours » qui clôt l’album ? Un premier disque attachant, un peu inégal cependant souffrant de quelques coups de mou. Mais aussi beaucoup de bons moments annonciateurs d’une belle carrière pour Rickie.
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