Autre exemple du groupe de rock garage typiquement californien des années 1960 : Les Standells, groupe qui n’a jamais vraiment eu de formation fixe. La liste des membres ayant, plus ou moins, fait partie du groupe est longue comme le bras. Le présent album voit les Standells sur leur terrain de jeu favori : la scène. Le disque donne une bonne idée du set des Standells à cette époque. Beaucoup de reprises, souvent issues de la musique noire avec cette volonté d’aller creuser le style, c’est avec surprise que l’on voit le groupe s’attaquer, avec bonheur qui plus est, à « Ooh poo pad doo », le standard de la Nouvelle-Orléans, c’est suffisamment rare pour être souligné. Contrairement aux autres groupes garage de l’époque, les Standells soignaient leur aspect pop (« So fine », « You can’t do that » des Beatles) et le son est beaucoup plus policé que chez la plupart de leurs confrères. On retrouve avec plaisir cet alliage entre orgue, souvent en charge des soli (à l’instar de celui de « Money » court mais intensément efficace) et guitare, l’énergie électrique de la six cordes (« Linda-Lu ») et le clavier pour le groove (« I’ll go crazy » ; « Bony Moronie »). On peut toutefois regretter l’absence de matériel original, une seule composition du groupe, « The Shake » (signée Larry Tamblyn) reléguée en bonus sur la présente édition. Tout de même un peu anecdotique, il faut bien l’avouer, le disque, qui bénéficie en outre d’une qualité sonore assez moyenne quoi que tout à fait écoutable, donne néanmoins une bonne idée de ce que pouvait être une soirée rock n’roll dans un bar de la Californie des années 1960. Un beau voyage dans le temps.
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