Avant d’être l’un des songwriter les plus révéré de sa génération, particulièrement pour ses expérimentations baroques, Tom Waits a connu des débuts en toute simplicité. Sur ce premier effort, Waits se pose à contre-courant des années hippies finissantes en ce début des années 1970. Il serait plutôt l’héritier des Beatniks. Il est bien évidemment question de jazz mais aussi de folk, le disque étant en majorité acoustique. L’album impose d’emblée Tom Waits en spécialiste de la torch-song, la chanson solitaire et nocturne, bien souvent alcoolisée. Rôle qu’il assumera jusqu’à la caricature. L’ambiance est feutrée et plutôt mélancolique, incarnée par de déchirants soli de saxophones qui parsèment le disque. « I hope i don’t fall in love with you » chante-t-il, Tom Waits est un conteur, un type qui raconte des histoires, des personnages de loosers mis en musiques. Comme autant de scénarii de petits films noirs. Seule « Ice Cream man », plus rythmée, plus swinguante, apporte un peu de lumière. Un petit club enfumé, en sous sol, des murs de briques rouges, au fin fond de Greenwich Village (New York City) ou du downtown Los Angeles. Un vieux piano fatigué, un type qui chante tout seul dans un coin. Des cendriers pleins et des bouteilles vides. Des vestiges de la nuit. Telles sont les images évoquées par ce disque. Un disque qui vous accompagnera jusque tard dans la nuit. C’est l’heure de la fermeture.
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